Compte-carbone, une « utopie » reprise par les politiques

par Valérie Cohen |  publié le 14/05/2023

Non, ce n’est pas une utopie! Martin Hirsch, ancien directeur de l’AP/HP, défend désormais l’idée d’une «carte carbone »

Valérie Cohen

Martin Hirsch : « La raison n’est pas du côté de ceux qui laissent la maison brûler »

Désormais, le compte carbone est une idée qui n’est plus seulement partagée seulement par des activistes mais également par des politiques. Comme Martin Hirsch, ancien directeur de l’AP/HP, au cœur du combat contre le Covid, l’ancien président d’Emmaüs France, président de l’Institut de l’Engagement, vice-président de Galileo Global Education. Il est l’auteur d’un roman « Les Solastalgiques » (1)

Le rationnement et le partage égalitaire de la rareté , en clair, nos droits à émettre des GES – gaz à effet de serre, n’est donc pas une utopie mais bien la seule solution, au-delà des mesures sectorielles nécessaires, pour répondre au désastre climatique.


D’autant que ce mécanisme – décrit dans la rubrique idées et solutions du numéro 1 « Le Journal » – est également cité dans le livre de David Van Reybrouck « Nous colonisons l’avenir », qui met en avant le compte carbone mais aussi et surtout la nécessité d’un grand débat public sur les quotas individuels et la justice climatique en général.


Ce grand débat citoyen est urgent ! Voilà pourquoi nous prévoyons d’organiser en juin à l’Académie du Climat une table ronde rassemblant David Van Reybrouck, Martin Hirsch et Pierre Calame et intitulée : «Quand la lutte climatique oblige à réinventer la démocratie ».


En attendant, vous pouvez signer et faire circuler la pétition que nous avons déposée auprès du Sénat.

Le texte énonce les quatre principes fondamentaux suivants :

  • prendre en compte la totalité de l’empreinte climatique de la société française, où que soient émis les gaz à effet de serre, locaux et importés ;
  • garantir la réduction annuelle de 6 % de cette empreinte climatique, pour passer de 9 à 2t éqCO2 par habitant et par an d’ici à 2050 ;
  • être socialement juste, en allouant à chaque citoyen un droit égal ;
  • respecter le principe de moindre contrainte de façon à permettre à chacun de faire librement ses choix et de tirer bénéfice de ses efforts de sobriété.

(1) La solastalgie est une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par les changements environnementaux passés, actuels ou attendus, en particulier concernant la destruction des écosystèmes et de la biodiversité, et par extension le réchauffement climatique. Elle se rapproche en cela de l’éco-anxiété.

Lire la tribune de Valérie Cohen dans le premier numéro LeJournal

Signer la pétition
https://petitions.senat.fr/initiatives/i-1328?locale=fr

Interview de M. Hirsch (le passage sur le compte carbone démarre à 10.37 )
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-08-mai-2023-4146245

Le livre David Van Reybrouck « Nous colonisons l’avenir » – Actes Sud

Valérie Cohen

Ecologie-Environnement