Iran-Israël : l’engrenage de la guerre ?

publié le 14/04/2024

Pour la première fois de son histoire, la République islamique d’Iran a frappé directement le « Petit Satan » israélien sur son territoire

14 avril 2024. Explosions dans le ciel de Jérusalem lors de l'attaque iranienne contre Israël, lors d'une attaque de drones et de missiles- Photo AFPTV / AFP

L’Iran a envoyé, selon le porte-parole de l’armée israélienne, 36 missiles de croisière, 110 missiles balistiques et 170 drones sur des cibles militaires israéliennes, n’occasionnant aucun drame humain majeur. Selon Washington, 99 % des frappes ont été interceptées, mais Jordanie et Liban se sont vus contraints de fermer, comme Israël, leur espace aérien déjà réouvert ce matin.

Téhéran a lancé hier soir une opération symptomatiquement nommée « Promesse honnête » (« Promesse tenue » en farsi), opération qui a été « menée avec succès entre hier soir et ce matin, et a atteint tous ses objectifs », a déclaré le général Mohammad Bagheri, chef des forces armées iraniennes.


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Il a affirmé que les deux sites principalement ciblés avaient été « le centre de renseignement qui a fourni aux sionistes les informations nécessaires » à la frappe ayant détruit le consulat iranien à Damas le 1er avril, ainsi que « la base aérienne de Nevatim, d’où ont décollé les avions F-35 » qui l’ont bombardé. « Ces deux centres ont été considérablement endommagés et mis hors service ».

Situation inédite

En somme, l’événement tient davantage dans la situation inédite d’un Iran taraudé par sanctions internationales et remous sociétaux intérieurs, d’un Iran qui doit « jouer des muscles » pour affirmer au monde qu’il bouge encore, que par son ampleur.

Depuis le 7 octobre, en bonne entente avec la Russie, en faveur de qui il ouvre un second front, conduisant les Occidentaux à se trouver écartelés entre dossiers ukrainien et moyen-oriental, le régime des mollahs œuvre en sourdine à ne pas perdre une influence régionale que lui contestent les puissances sunnites.

Le pouvoir iranien a fait savoir, la salve passée, que les comptes du 1er avril étaient soldés. Il a en effet obtenu l’effet escompté : il a rappelé à la région son pouvoir de nuisance et, au besoin, de conquête, il a désobéi au Grand Satan en châtiant le Petit, il a assuré à la Russie que, dans son entreprise de relégation de l’occident global et de maîtrise de sa sécurité caucasienne, elle pouvait compter sur un allié solide et raisonnable.

La balle est désormais dans le camp israélien pour lequel deux options s’ouvrent : celle de l’escalade et celle d’une paix des braves. La seconde est ardemment souhaitée par Biden,. Le sommet du G7 convoqué en urgence par les États-Unis ce dimanche et une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU, dont le secrétaire général António Guterres a vivement condamné l’agression de la soirée, promouvront sans doute une désescalade.

La crainte majeure est liée à ce que l’engrenage d’une escalade entraînerait la région dans un chaos dont l’écho serait, en raison des alliances historiques ou conjoncturelles nouées, brutal et mondial.

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