Juste Ciel !

par Valérie Cohen |  publié le 26/04/2024

Un quota aérien pour chaque citoyen  afin de lutter contre la part du réchauffement climatique due au trafic aérien

Des passagers attendent dans la salle d embarquement d'un aéroport en Bretagne-Photo Nicolas Guyonnet / Hans Lucas

80 % de la population mondiale n’a jamais pris l’avion. Or,  le trafic aérien est responsable de 5 % du réchauffement climatique ? S’envoler n’est qu’une habitude pour une infime minorité d’entre nous, mais avec un impact négatif pour tous. En France, en 2023, les émissions de CO2 ont baissé de 4,8 %. Sauf le secteur aérien qui accuse une augmentation de 21 %.

Aujourd’hui, 11 % des Français prennent régulièrement l’avion, 56 % le prennent occasionnellement, tandis que 33 % ne le prennent jamais selon une en quête de la Fondation Jean Jaurès. Pour autant, faut-il interdire l’avion ? Certainement pas, mais il faut urgemment planifier la réduction des émissions de gaz à effet de serre que l’aérien engendre, soit en décarbonant l’aviation, soit en limitant le nombre des vols, soit en combinant les deux.

Dès lors, comment réguler les vols d’une manière équitable ? C’est possible avec le projet « Air Quotas », porté par le collectif compte carbone qui souhaite le proposer par une initiative européenne. Le principe est simple, c’est celui du compte-carbone individuel : tout citoyen de l’Union européenne reçoit chaque année un crédit carbone avion gratuit de 500 points, approximativement l’équivalent d’un aller-retour Paris Athènes.

Chacun est libre de voyager en avion en utilisant son quota aérien. Si le trajet nécessite plus que le quota de base, des surplus peuvent être achetés dans la limite des quotas disponibles. Ces derniers proviennent de la vente des quotas non utilisés par ceux qui volent peu ou pas. Chaque année, comme pour le mécanisme de compte carbone, les quotas sont renouvelés après réduction de 6 % pour atteindre la neutralité carbone 2050, selon les préconisations du GIEC.

Un moyen de préserver la liberté de chacun tout en permettant un complément de revenus à ceux qui ne voyagent pas en avion. Par ailleurs, un excellent levier pour inciter l’industrie aéronautique à décarboner à la même vitesse si l’on veut préserver nos volumes de voyages. La mise en place de ce système doit faire l’objet d’états généraux dans chaque pays afin de préciser les modalités de mise en œuvre du système.

Pour un ciel plus juste, rejoignez-nous, créez dès aujourd’hui votre compte virtuel air quotas ici

Valérie Cohen

Ecologie-Environnement