Les sept piliers de la « sagesse » macronienne

par Valérie Cohen |  publié le 06/01/2024

Le président de la République a signé le 29 décembre une tribune dans le monde pour accélérer transition écologique et la lutte contre la pauvreté. Sa stratégie repose sur 7 piliers. Décryptage

Jordanie, Waadi Rum, bédouin devant le massif des "Sept Piliers de la Sagesse"- Photo RIEGER Bertrand

1 et 2 : sortir des énergies fossiles.

 Les pays du G7 sont responsables du respect des accords de Paris. La Chine carbure au charbon et qui se trouve dans la moyenne du G7 en matière d’émissions de COpar habitant. Mais une grande part des émissions de la Chine sont dues à la fabrication de produits exportés à destination des pays « avancés »… Le pilier 2 concerne d’ailleurs la priorité de traiter la menace du charbon.

 3 et 4 :  protéger nos puits de carbone.

Il s’agit de construire les bases d’une « bioéconomie » qui rémunère les services rendus par la nature. Soit reconnaître que la meilleure façon de stocker le carbone, c’est de préserver ce que la nature fait de façon naturelle grâce aux et aux forêts et océans. Emmanuel Macron préconise une réforme en profondeur du marché volontaire pour l’échange de crédits carbone et une actualisation du droit international concernant les océans, notamment sur l’interdiction de la pollution plastique et la protection de la haute mer et des fonds marins.

5 et 6 t impliquer la finance privée et le commerce.

Les investissements dans l’économie « verte » doivent être privilégiés. Il faudra créer un taux d’intérêt brun et un taux d’intérêt vert ( plus favorable)et instaurer une clause climatique dans nos accords commerciaux afin de protéger notre commerce plus vertueux écologiquement.

Pour financer la transition des pays plus vulnérables, il faudra donc un choc financier d’ampleur. Ce qui implique de savoir mener une politique budgétaire et monétaire non orthodoxe ; du type de ce qui a été fait pour répondre à la crise covid. Il est prévu, entre autres, de suspendre les paiements de dette en cas de choc climatique dans les pays les plus fragiles.

 4 à 7 : Réformer la gouvernance mondiale :

Il faudra se mettre d’accord sur une gouvernance mondiale concernant les défis les plus vitaux à commencer par celui de l’accès à l’eau.  

Enfin, cette méthode ne pourra être appliquée par tous que si la gouvernance du système de Bretton Woods est revue, à commencer par les rôles de la Banque mondiale et du FMI. Pour cela, il faudra ouvrir la porte aux pays émergents, charge à eux de prendre leur part de responsabilité dans le financement des biens publics mondiaux.

Valérie Cohen

Ecologie-Environnement