Nouveau mensonge de LFI

par Laurent Joffrin |  publié le 02/05/2024

Contrairement aux dénégations de leurs chefs, les Insoumis ont bien participé à l’expulsion de Raphaël Glucksmann d’un cortège du 1er mai. Insultes, violence, sectarisme : LFI dans ses œuvres.

Laurent Joffrin

Jean-Luc Mélenchon a donc menti, une nouvelle fois. Hier, j’avais rendu compte avec prudence de la polémique croisée entre le leader de la France insoumise et Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS et de Place publique. Celui-ci avait accusé la France insoumise d’être présente parmi les manifestants qui l’avaient expulsé le 1er mai d’un cortège à Saint-Étienne. Mélenchon, qui a condamné clairement cette censure par la rue, avait aussitôt accusé Glucksmann de mensonge et exigé des excuses. Il prétendait que LFI n’était pour rien dans un incident imputable à l’activisme de jeunes communistes, eux-mêmes désavoués par Fabien Roussel, chef du PCF (lequel PCF affirme qu’ils ne sont pas membres du parti et que s’ils le sont, ils seront exclus).  

Patatras ! On peut trouver sur X un reportage réalisé à Saint-Étienne par la chaîne d’info LCI où l’on voit, non seulement des emblèmes LFI dans la petite foule hostile, mais où un manifestant portant sur l’épaule un drapeau de la France insoumise explique pourquoi il a participé l’expulsion de Glucksmann. « Je fais partie des gens qui l’ont expulsé, dit-il, parce que j’aime que les choses soient claires, que les imposteurs ne peuvent pas faire partie de nos rangs. Après, on s’imagine qu’ils sont de gauche ou qu’ils défendent le peuple, alors que ce n’est pas le cas. »  Peut-on être plus clair ? On apprend peu après que cet olibrius, nommé Lionel Jamon, a été candidat suppléant aux législatives 2022 dans la sixième circonscription de la Loire pour la France insoumise. Pas vraiment un militant de base, donc. Il apparaît ainsi que Glucksmann avait raison, et que LFI a bien participé à son expulsion.

« Trahison »

Autre incident du même tonneau : sur France Info, Rima Hassan, candidate LFI aux Européennes, définit ainsi sa position à l’égard du PCF, qui s’est plusieurs fois distancié des positions insoumises sur le conflit de Gaza. « L’union, oui, la trahison, non ». Ainsi, selon la militante LFI, le Parti communiste, connu depuis toujours pour ses positions propalestiniennes affirmées, qui a lancé maintes campagnes sur le sujet, est composé de « traîtres » à la cause. Insulte gratuite, fondée sur le déni de la réalité et le sectarisme à front bas. À moins de considérer que la condamnation de l’acte terroriste du Hamas du 7 octobre est « une trahison », ce qu’on craint de comprendre à écouter Rima Hassan.  

Chaque jour ou presque LFI monte d’un cran dans l’invective, le mensonge et la calomnie, organisant la brutalisation du débat de manière à occuper indûment les studios de télévision et de remplacer la campagne des Européennes par un cirque LFI permanent, fait de campagnes agressives, de déclarations haineuses et de positions aberrantes. Une tactique qui offre sur un plateau, aux macronistes et à la droite, des arguments pour discréditer non seulement les Insoumis, mais la gauche en général, en rappelant que ces partis étaient, il y a peu, associés au sein de la NUPES. Ce qui pose une question toute simple aux états-majors de la gauche responsable : que faire avec ces gens-là, qui n’ont autre obsession que de démolir leurs ex-partenaires de la gauche ?

Laurent Joffrin