Sarkozy-« Bygmalion » : le temps des juges

par Yoann Taieb |  publié le 08/11/2023

L’ex-président est de retour, en appel, au tribunal, pour l’affaire Bygmalion, vieille de dix ans, dans laquelle il fait face à des accusations de dépassement du plafond des dépenses électorales au cours de la campagne de 2012

L'ancien président français Nicolas Sarkozy arrive au palais de justice de Paris le 8 novembre 2023 pour son procès en appel dans l'affaire Bygmalion, qui l'a condamné à un an de prison en première instance -Photo Thomas SAMSON / AFP

Année 2012 maudite pour Nicolas Sarkozy puisqu’il a perdu la présidentielle et que l’affaire pour laquelle il se trouve jugé est née durant la campagne. Bygmalion, la société mandatée par l’UMP pour coordonner les rassemblements lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, est aussi impliquée. L’enquête a démontré l’existence d’un mécanisme de facturation frauduleuse, mis en place pour cacher le non-respect du plafond légal de dépenses autorisées pour la campagne.

Malgré de multiples avertissements concernant le dépassement des dépenses de campagne, Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir persisté dans l’organisation de rassemblements et la multiplication des frais, 42,7 millions d’euros au total, contre 22,5 autorisés, soit près d’un doublement, du jamais-vu. Il est poursuivi pour « financement illégal de campagne électorale » et s’expose à une peine potentielle de trois ans d’emprisonnement ainsi qu’une amende de 45 000 €.

Nicolas Sarkozy nie les allégations portées contre lui, mais, le 30 septembre 2021, il est déclaré coupable lors du premier procès, écopant d’une peine d’un an de prison ferme, contre laquelle il a fait appel. Les treize autres accusés ont tous été reconnus coupables de « complicité de financement illégal de campagne électorale ». Parmi ces accusés, dix ont interjeté appel de leur condamnation pénale, deux ont exprimé des contestations uniquement concernant les dommages et intérêts prononcés à leur encontre, tandis qu’un autre n’a pas fait appel.


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L’ancien chef de la droite est par ailleurs visé dans d’autres procédures : l’affaire des écoutes dans laquelle il a été condamné en appel et se dirige vers un troisième procès ; les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 avec un procès à la clé en 2025 ; enfin, une mise en examen récente concernant le rôle qu’il aurait pu jouer dans la rétractation de Ziad Takieddine, intermédiaire libanais en charge du transfert supposé de l’argent de Mouammar Kadhafi.

Après Le temps des combats, titre de son dernier livre, revoici le temps des procès, moins glorieux.

Yoann Taieb