LFI nous prend pour des cons

publié le 29/05/2024

Manon Aubry, tête de liste LFI, appelle à reconstituer la NUPES. Ce qui s’appelle prendre ses partenaires pour des billes.

Laurent Joffrin

« Il faudra revenir tôt ou tard à la NUPES », déclare Manon Aubry, c’est-à-dire à l’union de la gauche version LFI. Émouvante profession de foi, qui nous touche jusqu’au fond du coeur. Il est vrai, chacun le reconnaîtra, que les responsables insoumis ne cessent de travailler dans le sens de l’union, avec une abnégation qui force le respect.

Ainsi la même Aubry, sans doute au nom de l’union, accusait de manière calomnieuse Raphaël Glucksmann de « se remplir les poches » avec l’argent des lobbies, élégante fake-news qui facilitera à l’avenir les discussions. Ainsi le turlupin Aymeric Caron déclare que ceux qui n’ont pas les bonnes opinions sur Israël n’appartiennent pas « à la même espèce humaine » que lui (mais il considère que les moustiques sont des personnes à part entière, ouf !), ce qui augure bien de sa bienveillance envers ses alliés éventuels.

Ainsi la militante propalestinienne Rima Hassan, vedette de la liste LFI, estime que le gouvernement français obéit aux ordres du CRIF, dans la plus belle tradition antisémite. Elle juge aussi qu’Israël est « une monstruosité sans nom » et, après avoir protesté contre l’interdiction de sa réunion, finalement autorisée, refuse la parole à un participant qui lui déplaît, signe éclatant de sa tolérance démocratique.

Dénigrement

Ainsi les candidats LFI ne cessent de dénigrer par tout moyen la liste socialiste et prononcent la disparition de celle des écolos en appelant les électeurs à ne pas voter Marie Toussaint, pour la seule raison qu’elle tombera, selon eux, sous la barre des 5 % et qu’ils guignent ces voix perdues. Aimable remarque qui ravira les militants verts. Ainsi des militants LFI, à coup sûr fervents partisans de l’union, chassent par la force Raphaël Glucksmann de la manifestation du 1er mai.

Voilà donc les partenaires loyaux, nuancés, rationnels, qui se proposent de relancer l’union de la gauche après le 9 juin, sur les mêmes bases qu’il y a deux ans, et exigent que ses futurs alliés se rallient de nouveau à un programme non financé, irréaliste et dangereux. Question : quel est le dirigeant socialiste qui acceptera ce nouveau pacte avec cette bande d’insulteurs, d’irresponsables et d’antisémites, pour qui l’objectif principal consiste à détruire tout ce qui pourrait ressembler à une gauche crédible et rationnelle ?